Au cœur ardent du Brésil, dans l’État de Goiás, deux petites filles sont nées : Kiraz et Aruna. Sa naissance fut à la fois un miracle et une épreuve.
Les sœurs étaient des jumelles siamoises, fusionnées au niveau de la poitrine. Leurs corps étaient étroitement liés : un estomac commun, des os pelviens divisés et seulement trois jambes pour deux.
Pour les médecins, il s’agissait de l’un des cas les plus complexes de ces dernières années.
Dès le début, il était clair pour les médecins que s’ils voulaient mener une vie normale, ils devraient être séparés. Mais le prix était élevé : le risque énorme, la préparation exigeante, méticuleuse, presque surhumaine.
Des mois de consultations, de simulations, de rencontres. Des chirurgiens de tout le pays se sont réunis pour former une équipe prête à tenter l’impossible.
Ce jour-là, la salle d’opération ressemblait à une fourmilière. 60 spécialistes – anesthésistes, chirurgiens cardiaques, orthopédistes, chirurgiens pédiatriques, infirmières – travaillaient comme un seul organisme.
Des équipes de 16 personnes chacune se relayaient toutes les quatre heures pour rester concentrées. L’opération a duré 15 heures.
Lorsque les mots « Ils sont séparés » furent enfin prononcés, un profond silence s’abattit sur la pièce.
Aujourd’hui, Kiraz et Aruna sont aux soins intensifs. Leurs corps sont encore faibles, une longue période de rééducation les attend, mais l’essentiel a été accompli.
Ils ne partagent plus le même corps, mais ils partageront pour toujours quelque chose de plus grand : une histoire, de l’amour et du courage.